Le recrutement n’est jamais statique. Il évolue en fonction des marchés, des technologies et des attentes des candidats. Nous avons rencontré Kevin Kyriacos, recruteur senior chez PrimeIT Switzerland, afin de comprendre les défis et les opportunités actuels dans le secteur suisse de l’informatique et de l’ingénierie. Kevin nous a fait part de ses réflexions sur l’état du marché, l’importance des compétences relationnelles et les tendances qui façonnent l’avenir du recrutement.

Quels sont les principaux défis du recrutement en Suisse ?

Kevin Kyriacos souligne que le marché suisse de l’IT fait face à des vents contraires importants.

« La concurrence et la diminution des opportunités sont des défis majeurs, explique-t-il. La croissance a ralenti, certains clients ré-internalisent, et de plus en plus de sociétés de conseil se disputent les mêmes opportunités. »

Les processus de recrutement s’allongent également. Les budgets sont plus serrés et les clients plus prudents, allant parfois jusqu’à ouvrir puis refermer des opportunités sans embaucher. De plus, les descriptions de poste deviennent de plus en plus exigeantes : « Nous rencontrons souvent ce qu’on appelle en français le mouton à cinq pattes – des postes avec des listes de critères irréalistes et interminables. »

Malgré ces obstacles, Kevin insiste sur un point essentiel : « Il est crucial d’améliorer en permanence l’expérience candidat. Être transparent, instaurer la confiance et entretenir la relation, même à travers de petits échanges de suivi. »

Quels sont les profils et les technologies les plus recherchés ?

La demande varie selon les clients, mais Kevin souligne que les domaines du DevOps, de l’intégration, des données et de la cybersécurité sont particulièrement prisés en ce moment.

Comment évaluez-vous l’adéquation culturelle et les compétences d’un candidat ?

Kevin estime que le marché actuel exige plus que des compétences techniques. « Les compétences techniques ne suffisent plus. Les clients recherchent de plus en plus des compétences relationnelles chez les candidats : communication, adaptabilité, collaboration. »

L’expérience dans des environnements similaires est un autre facteur clé. « De nombreux clients privilégient les candidats qui ont évolué dans un environnement comparable : même secteur, même type d’organisation ou même région. Cette familiarité renforce la confiance. De nombreux clients ont tendance à se sentir plus proches d’un candidat qui a déjà travaillé dans une organisation du même secteur ou de la même zone géographique, par exemple. »

Les entretiens deviennent alors essentiels : il faut poser les bonnes questions, écouter les récits et comprendre comment les candidats pensent et se comportent au-delà de leur CV.

Qu’est-ce qui permet à un candidat de vraiment se démarquer sur le marché concurrentiel actuel ?

Pour Kevin, la réponse est claire : « Aujourd’hui, ce sont les compétences relationnelles qui font la différence lors des entretiens, au-delà de la nécessité de se tenir à jour grâce à la formation et au suivi. Il s’agit de la capacité à communiquer, persuader, collaborer, unir et intégrer. Cela signifie également être adaptable et ouvert d’esprit. » Ces qualités l’emportent souvent sur l’expertise purement technique lorsqu’il s’agit de réussir à long terme au sein d’une organisation.

Selon Kevin, il est également important qu’un candidat soit « polyvalent, parfois versatile, et capable de soutenir l’équipe même lorsque cela dépasse légèrement le cadre de ses fonctions ».

Quelle est la prochaine étape pour le recrutement en Suisse ?

Kevin considère l’intelligence artificielle comme une tendance déterminante (et inévitable).

« Encore relativement modeste aujourd’hui, l’IA va inévitablement prendre de l’ampleur dans les mois et les années à venir », dit-il. De la recherche de candidats à leur évaluation, elle va transformer le mode de fonctionnement des recruteurs et des entreprises.

Conclusion

Le recrutement en Suisse est difficile, mais il offre également de nombreuses opportunités aux candidats qui allient expertise technique et capacité d’adaptation, ainsi qu’aux recruteurs qui s’attachent à instaurer un climat de confiance et à nouer des relations. Comme le souligne Kevin Kyriacos, pour réussir sur ce marché, il faut trouver le juste équilibre entre patience et persévérance, tout en gardant à l’esprit le rôle de l’IA dans la construction de l’avenir.

Chez PrimeIT Switzerland, le recrutement ne se limite pas à mettre en adéquation les compétences et les postes. Il s’agit d’établir des relations durables et d’aider à la fois les clients et les candidats à prospérer dans leurs projets informatiques et d’ingénierie.